J’ai commencé à jouer au jeu du rédacteur subversif et farfelu en 1989, après avoir lu un bouquin sublime, recueil de courriers écrits par un prof d’histoire (si j’ai bonne mémoire) à toutes sortes de destinataires : journaux, hommes politiques, entreprises, ambassades, etc. Le bougre collectionnait depuis des années ses courriers et leurs réponses et le résultat avait donné le livre le plus drôle que j’aie jamais lu. Je me souviens par exemple de cette missive de Jean-Loup Milan envoyée à la firme Black & Decker pour se plaindre de la mauvaise qualité d’une perceuse dont la mèche était restée coincée dans le crâne de sa femme (“ma fidèle et vertueuse Germaine”). Les lettres étaient à pisser de rire mais le plus fou était les réponses : lettres officielles à en-tête de ministère, articles de journaux, etc. qui étaient reproduits dans leur forme originale. On peut toujours se procurer ce bouquin sur Amazon.
Bref, ça me démangeait d’essayer à mon tour et je trouvai l’occasion de m’y mettre lorsque, étant au chômage depuis quelques années déjà et donc en situation pas franchement aisée, je reçus du Trésor public un avis d’imposition pas piqué des hannetons et en tout cas sans rapport avec ma situation d’alors.
Je m’emparai donc de mon fidèle stylo à plume, d’un bloc de feuilles blanches et rédigeai les deux feuillets qui suivent. À la suite de quoi mon avis d’imposition fut corrigé mais, hélas, je ne reçus pas de réponse personnalisée à ce premier courrier.
2 commentaires:
Comme j'aurais aimé être le digne successeur de mon fils talentueux...
Tu creuses mes rides, si douces pourtant.
Tu as encore à faire, monsieur l'éditeur : Il me semble que tu disposes d'une prose de haute tenue morale où l'on parle si bien des aimables jeunes filles de notre beau pays et de nos amis d'Afrique.
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