mardi 29 septembre 2009

Rock, Bretagne et littérature

Herve_Bellec Je ne vais pas me fouler mais pourquoi le devrais-je ? Chaque jour dans le métro, je savoure tranquillement quelques pages d’un bouquin que m’ont offert un copain qui habite de l’autre côté de la Terre et son amie, originaire de Bretagne et dont un des cousins s’appelle Hervé Bellec et écrit des livres.

Ce soir, je suis tombé sur le texte ci-après, qui m’a bien plu et qui prouve à l’évidence que Hervé Bellec, que je ne connais pas, est un sacré client et que j’aurai plaisir à boire une bière avec lui si l’occasion se présente !

Son bouquin s’appelle “Une heure de sommeil en moins”, c’est édité chez Coop Breizh. Et c’est bien.

Voici donc un extrait des “Filles de Spezet” :

Spézet, dans mon jeune temps, c’était Las Vegas. Nul casino, pourtant, nul hôtel de luxe mais c’est comme ça qu’on avait affublé cette brave bourgade perdue au fin fond de la Bretagne à la raison qu’il y avait une concentration de bistrots et de boîtes de nuit nettement supérieure à la moyenne nationale. Ainsi, le rituel de la piste du samedi soir passait immanquablement par les débits de Spézet. Chez Marianne, par exemple, ou au Spot pour ne citer que les premiers qui me viennent à l’esprit. C’était quelque chose. Les filles de ce coin-là avaient la réputation de ne point être farouches et la Meuse n’atteignait jamais de prix prohibitif. Pour les plus jeunes qui me lisent, je veux bien admettre que la Meuse ne signifie rien d’autre qu’un fleuve frontalier aux confins du pays qui traverse une région où le vote du Front national est particulièrement significatif, comme disent les observateurs, mais pour nous autres, quadragénaires et plus, la Meuse, c’était tout simplement une canette de bière sortie des brasseries de Lambézellec, sises en cette bonne vieille ville de Brest. Il était important au moment de la commande d’appuyer sur la première syllabe. La Meûûûse ! disait-on, comme pour singer le cri de la vache beuglant du fond de la verte prairie qui paisiblement dégringolait vers l’Aulne comme une longue langue verte cherchant à étancher sa soif. Marianne ! remets-nous quat’ Meûûûses ! hurlait-on donc du bout du comptoir. J’en soupçonne déjà vouloir me jeter l’opprobre au prétexte qu’une fois de plus je dresserais le portrait caricatural du paysan bas-breton ivrogne et doté d’un registre linguistique se résumant au maximum à une centaine de mots mais je tiens à dire que la musique que nous écoutions le samedi soir à Spézet, c’était tout sauf de l’abrutissement, tout sauf de l’acculturation. Nous étions peut-être ivrognes mais nous n’étions point des ploucs. Jugez plutôt : Hendrix, Rolling Stones, Crosby, Stills, Nash and Young, Creedence Clearwater Revival et j’en passe si l’on veut bien m’excuser du peu. J’aimais ça à dix-sept ans, j’aime toujours ça et je reste persuadé que celui ou celle qui renie ce qu’il a aimé jusqu’aux larmes dans sa jeunesse est son propre traître. Il profane ses rêves. Celui qui osera clouer le bec à mon autoradio alors que je fonce par un matin d’automne sur la RN 124 et que retentit dans les enceintes Who’ll stop the rain ou Brown Sugar, celui-là est un homme mort. Celle qui tentera en vain de me faire taire quand je braille sous l’eau tiède le dernier couplet de Stairway to heaven, celle-là ne mérite pas que je l’honore au sortir de ma douche. Soyons clairs, il n’est pas ici question de nostalgie, il est question de culture, j’insiste, et ma culture à moi s’est forgée ici, dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres autour de Spézet que j’arpentais d’est en ouest et du nord au sud sur un missile spatial intergalactique plus connu à l’époque sous le nom de Peugeot 103 et sans lequel il n’était même pas envisageable d’espérer qu’une fille daigne poser un regard sur vous. […]

mardi 22 septembre 2009

Gangsters

Le genre d’article, excellent au demeurant, qui me ferait haïr l’innombrable masse de ceux que toutes ces injustices ne blessent même pas. . Quant au gnome…