J’ai arrêté de voter par instinct plus que de façon purement raisonnée. Je n’aime pas qu’on me prenne pour un demeuré, c’est humain et, depuis le temps que j’étais inscrit sur les listes électorales et que je remplissais mon “devoir” de citoyen, je commençais à l’avoir un peu saumâtre. Je ne trouvais jamais la moindre ressemblance entre les gens qui, comme moi, s’intéressent à la vie de la cité côté rue et ceux qui, en costume-cravate-voiture de fonction-mains manucurées qu’on voit aimables et souriants au sortir des bureaux de vote les jours de victoire électorale, bombent le torse devant les caméras et se réclament de MON bulletin de vote pour justifier toutes leurs saloperies à venir.
Sans compter que le consensus m’a toujours gêné – physiquement, je veux dire. Quand dans une discussion, l’assemblée se rejoint sur une position, c’est plus fort que moi, je rougis, j’ai l’œil qui pique, je ne sais plus où me mettre, en un mot, je suis gêné. Et, quel que soit réellement mon avis – pour peu que j’en aie un, ce qui est rare - sur la question abordée, je me débrouille pour balancer une vanne ou poser une question ayant pour but de contrebalancer la honteuse unanimité. Or, au hit parade des chefs qui opinent et des moues qui acquiescent, qui fait un plus gros tabac que “L’important, c’est de voter”, “Des gens se sont battus pour que nous puissions aller voter”, “Bon dieu, Le Pen a failli passer à cause de ces salauds d’abstentionnistes” ? LÀ, ça con sans suce méchamment… D’où aussi, sans doute, ma petite allergie à l’isoloir.
Bref, ça turbinait méchamment sous mon grand front (j’ai un grand front, c’est pas la chimio, c’est sans doute le vent d’ouest, je sais pas bien, en tout cas ça va pas en s’arrangeant) et la goutte d’eau a été, en 2008, le coup de force de nos parlementaires en vue de la ratification du Traité de Lisbonne, contre lequel je croyais pourtant bien avoir voté, et si je n’m’abuse on était un sacré paquet dans le même cas, paraît même qu’on était une majorité. J’en ai déjà parlé (ici).
Bref, tout ça pour arriver à ma lecture, ce matin dans le métro, d’un article qui m’a bien plu : une chronique du respectable Alain Accardo dans l’excellent mensuel “La Décroissance” (n° 26, mai 2010). Chronique que, sans vergogne, je reproduis ci-dessous. Parce que c’est pas tous les jours que je trouve dans les pages d’un journal le reflet d’une part de moi-même.
2 commentaires:
Bon diasse ! Tu remets çà !
Alors, d'accord, on en reparle entre 2 p'tis jaunes.
Chiniasse !
Ah, paske en plus, il est question aussi d'yeux bridés, je vois !... lol..
ben, moi, je pense que si personne ne votait en 2012, y s'raient bien emm... et ça leur f'rait pas de mal qu'ils nous écoutent POUR UNE FOIS !
moi aussi, j'ai voté contre le mastrich' et ben dans l'os ! voilà la démocratie où que ça mène, hein !
et pourtant, je vote encore.. (un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout...)
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