jeudi 30 juillet 2009

François, déranger !

Purée, j'ai plus toute ma tête ou quoi ? Je m'prends au dépourvu c'est sûr mais là, à brûle-pourpoint, j'ai beau chercher, je n'trouve personne qui, comme ce mec, l'ouvre comme j'aimerais qu'on l'ouvrasse par ces temps merdiques et encore chuis poli.

J’ai vu François Béranger en concert au défunt festival de Guer-Carentoir (en 80 si je n’m’abuse) et ce fut grand. Grand comme le set de Bill Deraime, qui officiait ce même soir. Grand comme la tchuite que je m’administrai as well. Grand comme la soumission des artistes dans leur grande majorité. François Béranger est et restera sans doute hélas une exception. C’est tout, on va pas en faire une tartine.

(pour les novices : fallait cliquer sur : "ce mec" et pi on peut écouter en lisant ce qui suit)

Je suis né dans un p'tit village
Qu'à un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocage
C'est le village de Saint-Martin
A peine j'ai cinq ans qu'on m'emmène
Avec ma mère et mes frangins
Mon père pense qu'y aura du turbin
Dans la ville où coule la Seine
{Refrain:}
J'en suis encore à m'demander
Après tant et tant d'années
A quoi ça sert de vivre et tout
A quoi ça sert en bref d'être né
La capitale c'est bien joli
Sûrement quand on la voit d'Passy
Mais de Nanterre ou de Charenton
C'est déjà beaucoup moins folichon
J'ai pas d'mal à imaginer
Par où c'que mon père est passé
Car j'ai connu quinze ans plus tard
Le même tracas le même bazar
{au Refrain}
Le matin faut aller piétiner
Devant les guichets de la main d'œuvre
L'après-midi solliciter le cœur
Des punaises des bonnes œuvres
Ma mère elle était toute paumée
Sans ses lapins et ses couvées
Et puis pour voir essayez donc
Sans fric de remplir cinq lardons
{au Refrain}
Pour parfaire mon éducation
Y a la communale en béton
Là on fait d'la pédagogie
Devant soixante mômes en furie
En plus d'l'alphabet du calcul
J'ai pris beaucoup d’coups pieds au cul
Et sans qu'on me l'ait demandé
J'appris l'arabe et le portugais
{au Refrain}
A quinze ans finie la belle vie
T'es plus un môme t'es plus un p'tit
J'me r'trouve les deux mains dans l'pétrole
A frotter des pièces de bagnoles
Neuf dix heures dans un atelier
Ça vous épanouit la jeunesse
Ça vous arrange même la santé
Pour le monde on a d'la tendresse
{au Refrain}
C'est pas fini...
Quand on en a un peu là d'dans
On y reste pas bien longtemps
On s'arrange tout naturellement
Pour faire des trucs moins fatiguants
J'me faufile dans une méchante bande
Qui voyoute la nuit sur la lande
J'apprends des chansons de Bruant
En faisant des croches-pattes aux agents
{au Refrain}
Bien sûr la maison Poulagat
S'agrippe à mon premier faux-pas
Ça tombe bien mon pote t'as d'la veine
Faut du monde pour le F.L.N.
J'me farcis trois ans de casse-pipe
Aurès, Kabylie, Mitidja
Y a d'quoi prendre toute l'Afrique en grippe
Mais faut servir l'pays ou pas
{au Refrain}
Quand on m'relache je suis vidé
Je suis comme un p'tit sac en papier
Y a plus rien d'dans tout est cassé
J'ai même plus envie d'une mémé
Quand j'ai cru qu'j'allais m'réveiller
Les flics m'ont vachement tabassé
Faut dire qu' j'm'étais amusé
A leur balancer des pavés
{au Refrain}
Les flics pour c'qui est d'la monnaie
Ils la rendent avec intérêts
Le crâne le ventre et les roustons
Enfin quoi vive la nation
Le juge m'a filé trois ans d'caisse
Rapport à mes antécédents
Moi j'peux pas dire qu'je sois en liesse
Mais enfin qu'est-ce que c'est qu'trois ans
{au Refrain}
En tôle j'vais pouvoir m'épanouir
Dans une société structurée
J'ferai des chaussons et des balais
Et je pourrai me r'mettre à lire
J'suis né dans un p'tit village
Qu'à un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocage
C'est le village de Saint-Martin
{au Refrain}

2 commentaires:

zz a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
zz a dit…

Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit que tu exagères. Tout ça, c'est de la vieille histoire.