Lorsque le générique de fin arrive - n'est-ce pas, Shaé ? - pas question pour le spectateur de ce film unique de se lever immédiatement. L'estomac noué, on se demande simplement comment nous avons pu laisser nos sociétés nanties en arriver là. Plus tard, dehors, on va peut-être sentir monter la colère ; ou céder à l'abattement. Le film s'appelle The visitor. Son auteur et son réalisateur Tom McCarthy.
C'est à l'évidence le film à voir de la semaine.
L'histoire : Professeur d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la soixantaine, a perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une vie routinière. Il tente de combler le vide de son existence en apprenant le piano, mais sans grand succès. Lorsque l'Université l'envoie à Manhattan pour assister à une conférence, Walter constate qu'un jeune couple s'est installé dans l'appartement qu'il possède là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière, Tarek, d'origine syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle part ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser les deux jeunes gens habiter avec lui. Mais lorsque Tarek, immigré clandestin, est arrêté par la police dans le métro, puis menacé d'expulsion, Walter n'a d'autre choix que de tout mettre en œuvre pour lui venir en aide...
À propos de ce film et parmi d'autres, quelques lignes anonymes lues sur le net :
De temps en temps, un film nous rappelle que les meilleurs effets spéciaux au cinéma sont les (bons) sentiments et le goût des autres. The visitor touchera tous ceux à qui il reste un coeur (!) mais sans démagogie ou style mélodramatique. Le film de Thomas McCarthy évolue pourtant sur un fil fragile, susceptible de tomber dans certains clichés "humanistes", bien pensants, et manichéens. Mais non, la mise en scène pudique, le récit admirablement construit, et une interprétation plus que parfaite (un seul regard d'Hiam Abbas vous tétanise de bonheur) contribuent à cette combinaison idéale de bonheur et de tristesse qui font les œuvres dont on se souvient longtemps après les avoir vues. Comme une petite musique mélancolique qui s'entête à ne plus vouloir vous quitter, tout en dessillant votre regard sur les autres.
Pour les Rennais, The visitor passe tous les soirs à L'Arvor, à 19 h 30. Rien n'empêche de lire aussi cette bédé cousine du film : Paroles sans papiers, chez Delcourt.
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